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Jeu concours

Bonjour amis lecteurs, 

Comme nous vous l'avions annoncé sur les réseaux sociaux, nous avons mis en place un concours spécialement pour vous! 

LE BUT DU JEU: 

Trouver la date à laquelle nous metterons le point final à notre TOME 1* (le gagnant sera celui  qui aura donné la date la plus proche). 

A SAVOIR: 

- Nous avons débuté le roman le 10 mars 2015

- Nous écrivons à deux (un chapitre chacune)

- Il nous reste sept chapitres à écrire sur cinquante-trois 

MODALITES: 

- Etre abonné à notre compte Twitter (borderline.roman) et/ou  Facebook (borderline)

- Nous envoyer un mail à borderline.roman@gmail.com comprenant: nom, prénom, adresse (pour l'envoi éventuel), date à laquelle vous estimez la fin de notre TOME 1 

- Partager ou retweeter le post qui vous a mené jusqu'ici 

A GAGNER: 

- Le livre de votre choix**

MERCI DE VOTRE PARTICIPATION, LES PARIS SONT OUVERTS ! 

* sans compter la relecture et les modifications éventuelles 

**avec un prix inférieur à 25€

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Extrait chapitre 7

Malgré la cruauté des mots, je ne m'arrête pas et essaye tant bien que mal de continuer ma route, malheureusement, interloqués par la dispute, les gens refusent de me laisser passer. Soudain, un choc violent vient me percuter le bas du visage et sans que je n’aie le temps de comprendre ce qu'il m'arrive, je me retrouve face contre le sol. La douleur est insoutenable et je sens ma lèvre inférieure gonflée par la commotion qui vient de m'ébranler. Ma tête tourne comme si j'avais abusé d'un liquide fortement alcoolisé, je commence à voir trouble lorsque la personne responsable du heurt, s'approche de moi.

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Presentation de Carolyn Humdown

Carolyn ne réussit pas à surmonter la mort de son père, dabors suivi par un psycologue, elle finit par tomber dans l'acool et la drogue. Ses liens avec Kate sont fragiles et leur relation est compliquée. Quel élément va lui faire ouvrir les yeux sur sa situation?

Âgée de 22 ans, Carolyn est loin d'être la grande soeur idéale.

Caractéristiques physiques : 1,73 mètres ; yeux verts ; cheveux rouges en carré plongeant; mince; peau porcelaine.

Caractère : indépendante; colérique; gaie; blagueuse; rebelle.

Liens avec les personnages : 

-  soeur de Kate Humdown et fille de Bethany Mc Kenny

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Synopsis tome 1

 

Tome 1 : Imprévisible

Première partie : Le heurt de l’amour

L’héroïne, Kate Humdown (18 ans), débute une nouvelle vie à Seattle.  Après la mort de son père, Kate, sa mère Bethany et sa sœur Carolyn ont besoin de prendre un nouveau départ. Dimitri Livio, son meilleur ami homosexuel prend le même chemin et sera toujours présent pour elle. Ensemble, ils intègrent la FAC de Seattle (filière communication). Kate rencontre Liam, un obstétricien de 27 ans. Ils débutent alors une histoire d'amour, mais le comportement du jeune homme pousse notre heroïne à se poser des questions. Quand Kate rencontre Hayden, les doutes concernant sa relation vont s'accroitrent. Entre son petit ami attachant et romantique mais qui ne semble pas lui convenir ou ce Bad Boy tourmenté qui l'a repousse, quel chemin va choisir son coeur? Sa décision va changer le court de sa vie et lui apporter son lot de mauvaises surprises. 

Deuxième partie : Où es-tu ?    

Retrouvez le synopsis de la deuxième partie prochainement...

 

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Présentation de Bethany Mc kenny

Complètement détruite après la mort de son mari, Bethany essaie de se reconstruire. Elle entame une relation avec Robert, mais celui-ci se révèlera être different de l'image qu'il renvoi. 

Âgée de 46 ans, Bethany est femme de ménage et fait tout son possible pour le bonheur de ses filles.

Caractéristiques physiques : 1,65 mètres ; yeux verts ; cheveux blonds en carré; très mince

Caractère : autoritaire ; attachante ; mère poule ; généreuse ; angoissée.

Liens avec les personnages

- mère de Kate et Carolyn Humdown

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Présentation de Kate Humdown

Kate Humdown est notre héroïne, après le décès de son père elle emménage à Seattle afin de prendre un nouveau départ. Mais les rencontres que lui réserve cette ville vont boulverser sa vie.

Âgée de 18 ans, Kate est étudiante à l'université de Seattle dans le but de devenir journaliste mode.

Caractéristiques physiques : 1.72 mètres ; yeux verts ; blonde ; taille fine.

Caractère : Témeraire ; drôle ; passionnée ; romantique ; sensible ; ne se laisse pas faire.

Liens avec les autres personnages

- fille de Bethany Mc Kenny

- soeur de Carolyn Humdown

- meilleure amie de Dimitri Livio

 

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extrait chapitre 6

Les mots sont durs et me brisent le cœur. Je lis quelques lettres, celles qui me font le plus mal, sont celles écrites pendant son plus jeune âge. Ces mots d’enfant perdu et en colère m’attristent incroyablement. Les larmes aux yeux, je range la boîte et son contenu à leur place. Je suis troublée par ma découverte

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Chapitre 5

La lumière traverse péniblement la chambre et l'illumine avec douceur lorsque j'ouvre les yeux. Je jette un coup d’œil sur l'écran de mon smartphone qui m'aveugle en m'indiquant qu'il est déjà 10h45. J'ai un message non-lu d'Emily qui prend de mes nouvelles ainsi que quelques notifications concernant les réseaux sociaux, mais je n'y prête pas plus attention. Mon meilleur ami dort encore profondément, à croire que sa découverte de la veille l'a épuisé physiquement. Certaines mèches de ses cheveux bouclés se promènent sur son visage d'ange tandis que les autres sont étendues sur son coussin moelleux. Je décide de me lever et d'aller cuisiner le petit-déjeuner. Après environ vingt-cinq minutes de préparation, deux smoothies, des pancakes et des fraises attendent patiemment sur la table qu'on les déguste. Comme Dim n'est toujours pas debout, je les laisse de côté et commence, le ventre-vide, à travailler sur le sujet que Monsieur Flanigan nous a demandé de lui rendre cette semaine. Une demi-heure plus tard, j'entends des pas qui se dirigent lourdement vers moi. Dimitri a des cernes très marqués malgré le fait qu'il ait dormi dix heures. Il esquisse un sourire lorsqu'il aperçoit le repas que j'ai fait avec amour. Je m'enquiers de savoir s'il a passé une bonne nuit et nous passons à la dégustation de notre petit-déjeuner. Après l'avoir goulûment avalé, Dim m'annonce qu'il a reçu un message de Kyle qui souhaite le revoir et poursuit :

-       Je ne lui ai pas encore répondu. Je ne sais pas quoi faire avec lui...

-       Tu devrais lui dire oui, ça vous permettra de vous expliquer au sujet de cette photo. Devant sa moue peu convaincue je continue: de toute façon, tu ne peux pas l'éviter perpétuellement sachant que tu vas le croiser à la fac lundi matin.

-       Tu as raison... je vais accepter.  Et toi, tu le retrouves quand ton jules ?

-       Certainement cet après-midi si je n'ai pas envie de passer mon temps devant la télé !

-       Je te promets que demain on passera la journée rien que tous les deux. Mais là il faut que je règle cette histoire.

-       Je ne peux pas t'en vouloir de suivre mes conseils, dis-je, amusée.

Pendant que Dim file à la salle de bain, j'en profite pour appeler Liam et convenir d'un autre rendez-vous «en amoureux». Il passera donc à l'appartement à 15h puis nous irons au cinéma en début de soirée, ce qui me laisse largement le temps de me préparer. Je finis mes devoirs et m'engouffre dans le canapé afin de dévorer les derniers épisodes de ma série fétiche tandis que Dimitri part rejoindre Kyle pour un pique-nique au parc. Je passe une bonne partie de la journée en pyjama et me prépare un sandwich en vitesse lorsque je m'aperçois que Liam arrive dans moins d'une heure. Moi qui voulais prendre un bain, je pense que c'est trop tard. J'opte donc pour une douche et laisse mes cheveux sécher naturellement pendant que je me maquille précipitamment. Je regrette instantanément mon geste quand je vois mon trait d'eye-liner couler sous mes yeux. Je ressemble à un vulgaire panda. Dans un élan d'agacement j'enlève tout afin de pouvoir recommencer plus proprement. Mais soudain, j'entends quelqu'un frapper à la porte. Il semble que mon rencart soit déjà là alors que je ne suis absolument pas prête. Je décide tout de même de lui ouvrir tout en appréhendant légèrement sa réaction. Il paraît un peu étonné en me voyant sans artifice mais je dirais plutôt qu'il est agréablement surpris car il me gratifie d'un sourire bienveillant et d'un baiser sur le front. Il ne tarde pas à me donner le bouquet de fleurs qu'il tenait dans les mains. Je le remercie et plonge les roses rouges dans un vase.

-Tu es vraiment magnifique comme ça Kate, dit-il admiratif.

-Fais attention, on dit que l'amour rend aveugle, le taquinai-je.

Je lui fais faire rapidement le tour du propriétaire bien qu'il ne s'agisse pas de mon appartement, puis nous nous installons sur les chaises du balcon pour discuter autour du café que je viens de préparer. Enfin je n'aime pas vraiment le goût du café mais je m'efforce de paraître un peu plus « adulte » aux yeux de mon petit ami. Il observe silencieusement la vue que nous offre la hauteur de l'immeuble mais semble dubitatif.

-Quelque chose ne va pas ?

-Tu dors dans le même lit que ce Dimitri ? Lance-t-il.

-Et bien... oui. Pourquoi ? Cela te dérange ?

-Évidemment ! Qui cautionnerait de voir sa copine dormir avec un autre homme ? Aboie-t-il.

-Je te l'ai déjà dit, Dim ne représente pas un danger pour nous. C'est...

-Ton meilleur ami, oui je sais, me coupe-t-il. Mais là c'est un peu trop pour moi. Je baisse les yeux, exaspérée par sa réaction lorsqu'il se lève brusquement et s'écrie :

-Je ne suis vraiment qu'un connard, je suis désolée Kate... Je ne veux pas foutre notre relation en l'air pour des histoires futiles. Je dois prendre sur moi et accepter votre amitié, aussi ambiguë soit-elle. J'ai... J'ai envie de construire quelque chose avec toi, même si ça ne fait que quelques jours que l'on se connaît, j'ai le sentiment que tu es celle que j'attendais. Je te prie de bien vouloir m'excuser pour ce comportement stupide.

Je suis surprise par ses paroles et ne réagis pas dans l'immédiat. Je sais qu'il est sincère lorsqu'il me dit cela et je suis extrêmement touchée par ses mots. Je le rejoins alors de l'autre côté du balcon et l'embrasse langoureusement, ne pouvant lui en vouloir plus longtemps. Nous restons un long moment là, dans les bras l'un de l'autre en appréciant les prémices de cet amour qui s'annonce renversant. La tête posée sur son torse musclé, je sens les battements de son cœur à travers son t-shirt bleu marine et je ne peux que me laisser bercer par ce rythme doux et rassurant. Sa voix mielleuse me ramène à la réalité.

-Est-ce que je peux prendre une douche avant d'aller au cinéma ?

-Oui bien sûr, suis-moi, je vais te montrer tout ce qu'il te faut. 

Cela fait bien dix minutes que j'entends l'eau couler. Je m'impatiente, moi aussi j'aimerais être présentable pour sortir. Je toque discrètement à la porte de la salle de bain. La réponse de Liam ne se fait pas attendre et il m'invite à entrer. Je me sens un peu mal à l'aise sachant que seul un rideau à moitié transparent cache son corps nu. J'essaye tant bien que mal de ne pas y prêter attention et sors mes essentiels de beauté pour commencer à me maquiller. J'opte pour quelque chose de léger mais élégant : des yeux marrons et une bouche nude. Soudain, Liam ferme les robinets et s'extirpe de la douche, une serviette nouée autour de la taille. Il s'approche de moi, encore mouillé, et m'enveloppe une nouvelle fois de ses bras pour me faire des bisous dans le cou. Un sourire enjôleur s'affiche sur ses lèvres fines mais notre étreinte s'arrête là, nous devons vite partir si nous ne voulons pas rater la séance. Il s'habille en vitesse pendant que je file dans la chambre mettre une robe noir en dentelle et des tennis assorties. Après avoir laissé un mot à Dim le prévenant de mon départ, nous quittons l'appartement et dévalons l'escalier. Liam m'ouvre la portière passager de sa voiture tel un gentleman et s'installe à son tour. Il allume la radio et nous nous dirigeons vers le Regal Cinemas 16 en parcourant  les rues de Seattle.

            C'est Liam qui a choisi le film que nous allons voir et il insiste pour garder le secret jusqu'à ce qu'il débute. Cet homme est plein de surprises et cela me plaît beaucoup. Il n'y a quasiment personne lorsque nous arrivons au guichet. Mon petit-ami paye nos places et me prend par la main pour m’entraîner dans la salle n°5 de ce grand cinéma. Après avoir longuement cherché deux places côte à côte, nous finissons par nous installer au milieu des rangées dont les sièges sont quasiment tous occupés. J'enlève mon manteau et dépose mon sac à main sur le sol pendant que Liam envoie un texto à je-ne-sais-qui. Il se lève peu de temps après et m'assure qu'il va chercher des friandises. Je le vois alors s'éloigner, le téléphone collé à son oreille. Les publicités défilent sur l'écran géant et un groupe de personnes âgées s'amusent à donner leurs opinions inintéressantes sur chacune d'elles pendant qu'au fond de la salle, des adolescents en manque d'attention rigolent à gorges déployées. Peu à peu, les lumières se tamisent et finissent par s'éteindre. Quelques bandes-annonces sont projetées puis le film commence. Je regarde autour de moi et ne vois aucun signe de Liam. Quand soudain, il passe le pas de la porte, embarrassé par les deux gros pots de pop-corn qu'il tient dans les mains. Il me rejoint tant bien que mal en s'excusant auprès de chaque personne qu'il dérange, puis il finit par s'asseoir, me donne un des deux pots en carton et passe son bras autour de mon cou.

-C'est un film romantico-dramatique, dont l'héroïne s'appelle Kate. J'espère que ça va te plaire ma princesse, me chuchote-t-il.

Je n'aime pas la façon qu'il a de me surnommer comme mon meilleur ami a l'habitude de le faire, mais ce n'est pas grave, il est tellement craquant que je lui pardonne. L'histoire romance la vie de Kate, femme sans emploi et veuve depuis peu qui voit son existence basculer lorsqu'elle apprend qu'elle est enceinte de son défunt mari. Elle va alors se battre pour surmonter seule sa grossesse lorsqu'elle rencontre un homme prénommé Davis qui va lui redonner un second souffle. Leur amour est digne d'un conte de fée et le jeune homme est très protecteur envers sa fiancée. Ensemble, ils élèvent le petit Jimmy et vivent des année simples mais heureuses jusqu'à ce qu'un médecin déclare que l'enfant est atteint d'un grave problème de santé et est obligé de recevoir un rein d'un tiers sous peine de succomber à la maladie. Davis est compatible et va donc faire un don à celui qu'il considère comme un fils. Malheureusement, il ne survivra pas à l'opération. Kate accablée par cette nouvelle va continuer de se battre pour offrir une vie merveilleuse à Jimmy tout en gardant son amoureux dévoué à jamais dans son cœur. C'est avec les larmes aux yeux que je termine de visionner ce film. Ce destin macabre et affligeant me donne la chair de poule. Je ne peux que m'estimer heureuse de la vie que je mène actuellement malgré les difficultés que j'ai pu traverser dans le passé. Liam est lui aussi très ému et me sert fort la main droite. C'est à ce moment-là que je me rends compte de la chance que j'ai d'être avec un homme plus âgé et donc plus mature que ceux de dix-huit ans. Jamais encore quelqu'un ne m'avait emmené voir un film aussi profond et poignant. Cela prouve deux choses, Liam est très sensible et nous sommes sur la même longueur d'ondes de ce point de vue-là. La salle cesse d'être plongée dans l'obscurité et la bande-originale retentit dans les haut-parleurs. Nous rassemblons nos affaires et sortons en silence au milieu de la foule encore abasourdie. La lumière du jour m'aveugle après avoir passé autant de temps dans le noir. Heureusement, la main de Liam est toujours là pour me guider. Nous nous asseyons sur un banc afin de reculer le moment où nous devrions nous quitter.

-Alors, qu'as-tu pensé de ce film ?

-Il était vraiment saisissant. Tu as fait un très bon choix et je te remercie pour cette superbe sortie.

-Tu sais, je me suis reconnu un peu dans Davis. Je pense que par amour je serais prêt à faire les pires folies.

-Je n'en doute pas, tu es un homme formidable et très protecteur.

J'ai l'impression qu'il s'apprête à ajouter quelque chose mais il s'abstient pour m'embrasser à pleine bouche. Nous restons une bonne heure à discuter de tout et de rien devant le cinéma. Je suis plongée dans ses yeux verts et n'arrive pas à m'en détacher. Chaque mot qu'il prononce est soigneusement pensé, comme si le moindre détail avait son importance. Il me parle de musique, de théâtre et même de philosophie. Je ne peux être qu'admirative devant son intelligence, je crois que je pourrais l'écouter pendant des années sans m'en lasser. Il a un charme fou et je n'ai plus envie de le quitter. Malheureusement, il est temps pour nous de rentrer. Dim doit certainement avoir hâte de me raconter sa journée avec Kyle. Liam me raccompagne à l'appartement et nous avons du mal à nous séparer. Je le remercie encore une fois et lui offre un dernier French Kiss. C'est le cœur lourd que le vois retourner à bord de sa voiture et mettre le contact. Je tourne les talons et me dirige vers l'ascenseur, ravie de mon après-midi. A peine ai-je ouvert la porte que mon meilleur ami me saute dans les bras.

-Alors ma chérie, comment c'était ?

-Génial, vraiment. On est restés un petit moment ici puis il m'a emmenée voir un film fabuleux. Et toi avec le beau Kyle ?

-Assis-toi que je te raconte. Au début, quand je l'ai retrouvé au parc, j'étais froid et distant pour qu'il comprenne que quelque chose me chagrinait. Ça n'a pas manqué et il m'a demandé ce qui n'allait pas. Du coup je lui ai vidé mon sac au sujet de cette fameuse photo. Il avait l'air un peu surpris que je sois tombé dessus je pense. Il était même très embarrassé. Alors il m'a tout expliqué. Il est sorti pendant sept mois avec Linda, c'est elle qui a insisté. C'était sa première petite-amie et ils ont vécu une belle histoire. Cependant, il m'assure qu'il n'a jamais été sûr de son orientation sexuelle et il s'est dit que Linda était un bon moyen de s'assurer qu'il était attiré par les filles ou non. Je sais que ça peut paraître un peu abscons mais je te retranscris l'histoire telle qu'il me l'a dite. Bon, ensuite il s'est rendu compte que les femmes n'étaient vraiment pas sa tasse de thé, d'ailleurs, ils n'ont jamais couché ensemble. Ce qui veut dire qu'il est encore vierge et je soupçonne cette pétasse de l'avoir trompé pendant un bon bout de temps. Bref, il m'a dit que lorsqu'il m'avait vu le jour de la rentrée, il avait eu un réel coup de cœur et c'est à cet instant précis qu'il a réellement su qu'il était gay. Je trouve ça tellement mignon !

-Waouh ! Mais pourquoi être resté sept mois avec une fille s'il n'était pas vraiment attiré ?

-Apparemment il s'était attaché, mais c'était plus amical tu vois. Au final c'est elle qui l'a laissé pour un quaterback de San Diego et ce fut un soulagement pour lui. Je pense qu'il s'est beaucoup cherché et qu'il n'a pas confiance en lui. Mais je compte bien lui montrer sa vraie valeur. Il est tellement craquant !

-Je suis heureuse de voir que tout s’est arrangé, déclarais-je.

-On fête ça avec un pot de crème glacée aux cookies et une bonne série télé ?

Ce programme me convient parfaitement et je ne peux qu'accepter sa proposition. Comme à notre habitude, nous nous installons donc sur le canapé pour une soirée qui s'annonce pleine de rires et de bavardages.

 

            Ce matin je suis en pleine forme. Je pense que c'est le fait d'avoir passé un aussi bon moment avec mon meilleur ami hier soir. A peine ai-je ouvert les yeux que je décide d'enfiler un jogging et des baskets pour profiter de la quiétude qui règne sur la ville encore assoupie. Je quitte l'appartement sans un bruit et après quelques échauffements, m'élance dans ma course harassante. Je côtoie le Pipers Creek qui traverse le parc juste derrière chez Dimitri, pendant une bonne trentaine de minutes. La musique à fond dans les oreilles me donne la force d'avancer au fur et à mesure malgré mon souffle qui s'accélère. J'essaie de faire de grandes foulées afin de moins me fatiguer mais je sens peu à peu mes muscles me tirailler et j'ai l'impression que mon cœur va bondir hors de ma poitrine. Cependant, je n'abandonne pas et m'ordonne de continuer jusqu'à ce que j'aperçoive l'eau paisible du Détroit de Puget. C'est seulement après plus de deux kilomètres épuisants que j'atteins enfin mon objectif. Je marche un peu afin de récupérer puis m'assois dans l'herbe, encore sous le joug de la rosée du matin. Là, je reste pensive tout en fixant l'immensité du paysage qui s'alanguit autour de moi. Le bras de mer de l'océan Pacifique est d'un calme absurde et je ne peux m'empêcher de l'admirer. Les reflets dorés de l'aurore ne tarderont pas à laisser place au soleil éminent tandis que Seattle s'éveillera encore endolorie par cette nuit tourmentée. Au loin, j'entends les oiseaux logeant dans le parc siffloter gaiement, ce son anodin me rend encore plus heureuse en ce dimanche matin de septembre. Mon esprit divague entre des souvenirs anciens, tantôt avec mon père, tantôt avec ma sœur et je décide qu'aujourd'hui est un jour idéal pour prendre un nouveau départ, psychologiquement parlant. Il est temps pour moi d'aller de l'avant et de vivre pleinement, sans m'attrister sur le passé. Je me suis déjà faite cette promesse mais évidemment, je n'ai pas réussi à la tenir. Bien sûr, je n'oublierai jamais mon père et tous ces moments merveilleux partagés avec lui, mais m'apitoyer sur mon sort ne le fera pas revenir. Je dois le rendre fier et lui montrer qu'à dix-huit ans je suis désormais capable d'affronter le monde, aussi mystérieux soit-il. J'ai toujours vécu son décès comme une fatalité, un coup d'arrêt à notre famille et aussi à ma vie... Comme si tout s'était paralysé, comme si plus aucune chose n'avait d'intérêt, comme si je n'étais plus rien. Cet événement m'a détruite, totalement; mais je dois continuer d'exister. Certes, il n'est plus là et il me manque terriblement mais j'ai d'autres personnes dans ma vie qui me donnent envie de me réveiller chaque matin. Ma mère, Carolyn, Dim et maintenant Liam. Au fil de ma pensée, je m'attarde sur ce sentiment nouveau et fragile qu'est l'amour en constatant que je suis de plus en plus éprise par celui-ci.

            Je jette un coup d’œil rapide à ma montre et je me rends compte que cela fait désormais vingt minutes que je suis assise là, le regard dans le vide, perdue dans ma rêverie. Je reprends donc mon footing dans le sens inverse cette fois-ci. Le chemin du retour me paraît étrangement plus long et je peine à terminer ma course. Avant de rejoindre Dim, je décide d'aller acheter des pâtisseries pour un petit-déjeuner bien mérité. Je me souviens alors que nous avions prévu de passer la journée rien que tous les deux et me dis que ce serait sympathique de faire une activité un peu plus recherchée que de s'allonger sur le canapé en dévorant les épisodes de Pretty Little Liars. Me vient alors l'idée d'une randonnée en kayak. Je suis convaincue que cela nous permettra de vivre une après-midi mémorable. A vrai dire, je payerai pour voir Dim tenter de ramer malgré le courant et se plaignant sans cesse des rames trop lourdes pour ses maigres bras. A cette idée très réaliste, je ne peux retenir un rire étouffé dans le magasin. Une fois mes courses terminées, je décide donc de rentrer annoncer mon programme à Dimitri.

 

            Il est déjà neuf heures et il vient tout juste de se réveiller. Malgré son air ronchon, il semble heureux de me voir, je crois qu'il n'a pas remarqué mon absence. Je profite de son baiser déposé faiblement sur ma joue pour lui tendre les pains au chocolat dont il raffole. Après lui avoir raconté brièvement ma promenade rythmée dans le parc, je lui déclare que j'ai une surprise pour lui. En effet, je n'ai pas envie de lui avouer la sortie que j'ai prévue par crainte qu'il refuse cette aventure.

            C'est sous un beau soleil rayonnant que nous nous dirigeons au Moss Bay pour découvrir Seattle d'un point de vue autre que terrestre. Il ne faut pas longtemps à Dimitri pour comprendre ce qui nous attend. Bien qu'anxieux, il est, à ma grande surprise, ravi par cette activité. Harry, notre jeune moniteur prend quelques minutes pour nous coacher avant d'arpenter le lac Union. Si Dim l'écoute attentivement, c'est plus pour son joli minois que pour la préciosité de ses informations. Il ne décroche pas son regard du blond musclé même après que je lui ai rappelé que désormais, il est en couple avec Kyle et qu'il ne peut se permettre de regarder chaque garçon comme un cornet de crème glacée avec supplément chantilly. Les plus aventureux du groupe de personnes qui nous entoure ne perdent pas une minute et sautent dans le kayak dès que Harry a terminé ses explications. Dim et moi sommes un peu réticents et partons les derniers. Mon meilleur ami décide de monter à l'avant alors je m'installe à la seconde place. Les débuts sont difficiles et malgré nos efforts, nous ne tardons pas à dériver. Au bout d'un moment, Dim perd patience et se met à gesticuler de gauche à droite en espérant ramener le petit navire dans le bon sens. Il crie, lance des injures à l'égard de notre kayak et s'exténue inutilement puisque celui-ci ne bouge pas d'un pouce. Le voir dans cet état me plonge dans un fou-rire incontrôlable ce qui ne manque pas de l'agacer encore plus. Énervé, il jette furieusement les rames dans l'eau fraîche et regrette aussitôt son geste. Alors, il tente de les récupérer en se penchant sur le côté et en étirant son bras droit le plus possible. Lorsque tout d'un coup, il tombe la tête la première dans le lac et grommelle une nouvelle fois en replaçant soigneusement ses cheveux à l'arrière de son crâne. C'en est trop pour moi, je ne peux plus m'arrêter de rire malgré le regard noir qu'il me lance. Je ne cesse de me repasser la scène dans ma tête ce qui me pousse à rire de plus en plus fort. Mais bientôt, je ne vois plus mon meilleur ami à la surface et commence à m’inquiéter. J'observe les alentours à la recherche de la couleur orange de son gilet de sauvetage quand je tombe moi aussi brusquement dans l'eau. Derrière-moi, Dim rit aux éclats, tout content de sa blague idiote. Je ne sais pas comment il a réussi à faire basculer le kayak qui me semble assez lourd mais je dois admettre que je ne m'y attendais pas le moins du monde. Ensemble, nous pouffons bruyamment et nous amusons à nous envoyer mutuellement de l'eau dans la figure, comme le feraient des enfants de dix ans.

            Après cette trêve, c'est avec embarras que nous remontons à bord et ramons pour rejoindre les autres déjà bien devant. Lorsque nous regagnons le rivage, tout le monde semble être arrivé depuis un petit moment. Harry nous félicite quand même et nous taquine sur le fait que nous soyons trempés. Nous prenons le temps de discuter avec les personnes du groupe et ne tardons pas à rentrer à l'appartement. En effet, il est temps pour moi de rassembler mes affaires et de réintégrer le foyer familial après un week-end des plus divertissants.

 

            Dès que je franchis la porte d'entrée, je pars à la recherche de ma mère à qui j'ai hâte de raconter ces deux jours fabuleux. Après quelques minutes, je la retrouve dans sa chambre. Elle est déjà en pyjama, assise sur son lit, un bouquin à la main. Je l'embrasse fort et prends de ses nouvelles.

-Comment vas-tu ? Ça a été aujourd'hui ?

-Oh oui, je me suis occupée comme j'ai pu tu sais. Carolyn n'étant pas là et toi non plus, je me suis un peu ennuyée. A ces mots, je regrette de l'avoir laissé seule pendant que moi je prenais du bon temps de l'autre côté de la ville. J'ai l'impression qu'elle lit dans mes pensées puisqu'elle se presse de rajouter : mais ne t'inquiète pas, ça m'a permis de prendre du temps pour moi et de me reposer. Et toi alors ? Raconte-moi, tu as l'air si heureuse !

-Je ne peux décidément rien te cacher Maman. J'ai rencontré quelqu'un jeudi, à la soirée d'inté, souriais-je.

-Oh super ! Comment s'appelle-t-il ?

-Liam. Par contre, je préfère te le dire tout de suite, il est plus âgé que moi...

-Peu importe ma chérie, tant que tu es bien avec lui, c'est l'essentiel. Tu sais, quand j'avais ton âge, ma mère m'interdisait de voir des garçons et je ne veux pas être ce genre de maman. J'ai dû lui cacher pendant des mois ma relation avec ton père et j'en ai beaucoup souffert.

-Comment vous êtes-vous rencontrez avec papa?

-Je suis contente que tu me poses cette question ma chérie. Nous étions tous les deux jeunes, oui, nous avions quinze ans. Un soir, j'ai fait le mur pour sortir avec mes copines. Il y avait le concert de ma rock star préférée à l'époque et il était hors de question pour l'ado rebelle que j'étais de louper ça. Au fil de la soirée, nous avons enchaîné les bières mais crois-moi, je n'avais pas l'habitude de consommer de l'alcool, même si peu fort. Alors, à force, j'ai fini par tomber dans les pommes. Je pense que la chaleur et la foule y sont pour beaucoup également. Figure-toi que c'est ton père qui m'a rattrapé avant que je ne m'effondre sur le sol. Ensuite, il m'a emmené à l'extérieur de la salle pour que je sois au calme et m'a apporté un verre d'eau. A peine avais-je retrouvé mes esprits que j'ai eu l'impression que j'allais tomber de nouveau. Ce jeune homme aux grands yeux verts était tellement éblouissant que je me croyais dans un rêve. Je sais que c'est un peu niais, mais je te raconte ça avec les souvenirs d'une fille de quinze ans alors ne te moque pas s'il-te-plaît. Bref, il m'a tout de suite plu et ce, réciproquement. Nous sommes restés là, dehors, à faire connaissance dans le froid pendant que mes copines s'éclataient au concert. Même si j'en avais loupé les trois quarts, je m'en fichais. Ce soir-là, j'ai gagné bien plus que ce que cette star aurait pu m'apporter. Ce n'est peut-être pas la plus romantique des rencontres mais en tout cas, pour moi, c'est et ça restera la plus belle.

Je reste silencieuse pendant tout son discours qui me donne les larmes aux yeux. Mes parents se sont aimés très jeunes et ils auraient pu s'aimer toute leur vie, j'en suis convaincue. Et j'espère moi aussi, pouvoir vivre un jour un amour aussi fort. Plus fort que tout, plus fort que la mort.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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L'écriture à deux: comment on fonctionne ?

Bonjour à toutes et à tous, aujourd'hui on se retrouve dans un nouvel article concernant l'écriture de notre roman. 

Est-ce plus facile d'écrire à deux ? 
Nos idées ne sont-elles pas limitées par celles de l'autre ? 
Comment arrive-t-on à se mettre d'accord ?
Qui écrit quoi et quand ? 

Nous répondons maintenant aux questions que peut susciter cette manière particulère de construire et d'écrire un livre. 

Tout d'abord, il est important de savoir que nous écrivons un chapitre chacune. Betty les paires et moi les impaires. Comme ça, pas de jalouses. Nous nous mettons d'accord en amont sur ce que nous appellons la "directive" et qui est la trame de notre travail. On y détaille plus ou moins ce qu'il se passera dans chaque chapitre et nous l'alimentons au fur et à mesure de notre écriture. Même si les éléments essentiels de Borderline ont été imaginés avant sa rédaction, nous avons ajoutés des histoires secondaires au fil des pages, inspirées par nos personnages et leur environnement. 

Comment nous mettons-nous d'accord? 

Peut-être que cela est lié à nos liens du sang mais nous avons rarement des désaccords. La plupart du temps, lorsque l'une de nous a une nouvelle idée, l'autre trouve cela génial et aquiesce avec une large sourire (je romance à peine). Ainsi, nous pouvons avancer assez vite, sans prise de tête. Plus rarement, nous sommes amenées à argumenter afin que l'autre comprenne notre décision (pourquoi cet élément-ci serait pertinent pour la suite de l'histoire par exemple). Deux options s'offrent alors à nous, soit l'autre accepte une fois avoir réfléchi plus longtemps soit nous sommes contraintes d'abandonner notre idée qui, si l'autre ne l'a pas accepté, ne devait pas être si bien que cela finalement. 

Est-ce plus facile d'écrire à deux ? 

Plus facile peut-être pas, mais plus enrichissant oui, c'est certain. D'une certaine manière, nous nous complétons. Betty imagine des choses auxquelles je n'aurais jamais pensé et inversement. En outre, nous avons une sorte de correcteur personnel qui se charge de nos fautes d'orthographe, de cohérente et qui donne son avis. Cela est essentiel et je pense que c'est l'un des plus gros avantages lorsque l'on travaille à deux. Pour finir, nous nous tirons vers le haut, l'une et l'autre et formons une vraie équipe. 

Quel rythme cela implique-t-il ? 

Savoir travailler à deux c'est aussi savoir attendre l'autre. Si l'on commence un chapitre sans que l'autre est écrit le precédent, il y a de fortes chances d'incohérence. Il faut alors faire de nombreuses modifications. Pour le reste, nous envoyons le chapitre à l'autre pour qu'elle le lise en tant que lectrice dans un premier temps, puis qu'elle donne son avis et le corrige dans un second temps. 

 

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Chapitre 4

 

Je me réveille difficilement, j’ai l’impression que ma tête va imploser. Mes paupières réussissent tant bien que mal à s’ouvrir, mais il me faut plusieurs secondes pour me resituer dans l’espace. Ma tenue de la veille est roulée en boule dans un coin de la chambre de Dim et je porte un de ses tee-shirts trop moulants à mon goût ainsi qu’un boxer noir. Heureusement que notre premier cours est à 14H, la matinée est déjà bien avancée.

Après plusieurs tentatives, pour me redresser sur mes jambes, j’abandonne cette idée et m’allonge de tout mon long sous la couverture moelleuse. La voix de mon meilleur ami m’aurait fait sursauter si j’en avais la force.

-        Tu veux un doliprane?

-        Avec plaisir.

-        Tiens, comment tu te sens ?

-        Ma tête pèse des tonnes et j’ai un mal fou à lever mes fesses de ton matelas.

J’avale le petit cachet blanc avec un peu d’eau que Dim m’a apporté et lui tends la main pour qu’il m’aide à me lever.

-        Allez ma belle, courage.

Je suis enfin debout, mais je dois me tenir aux épaules de Dimitri pour ne pas tanguer. Il me gratifie de son plus beau sourire et m’invite à quitter sa chambre pour pouvoir rejoindre la cuisine afin de prendre mon petit-déjeuner.

Une fois mes tartines de confitures englouties je me sens un peu mieux et me dirige dans la salle de bain. L’eau chaude qui ruisselle sur mon corps m’offre une sensation de béatitude que j’espère bien pouvoir faire durer. Une fois douchée, j’enfile une tenue que Dim m’a préparée. Je ne suis pas vraiment à mon avantage dans son jogging gris et son tee-shirt de sport vert fluo. En m’apercevant dans le miroir, je remarque que mon visage est encore plus pâle que d’ordinaire et que des cernes ont envahi l’envers de mes yeux. Je ne m’attarde pas plus longtemps sur mon reflet qui est loin d’être avantageux.

Mon IPhone émet un petit bip, qui me signal l’arrivée d’un message.

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  Bonjour Kate, je voulais savoir comment tu te sens

  ce matin. J’espère que tu as bien dormi. Liam

            

De brefs passages de la soirée d’hier me reviennent et un sourire idiot se dessine sur mon visage. Je me sens un peu honteuse quand je repense à Liam jouant au preux chevalier pour me sauver de mon état d’ébriété très avancé. Je décide de lui répondre tout de même.

_____________________________________________

Je me sens beaucoup mieux qu’hier ou qu’en me

réveillant et j’ai très bien dormi. Merci de nous avoir

raccompagné. Et toi comment vas-tu ?

 

Sa réponse ne tarde pas à me parvenir.

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De rien pour hier, ça m’a fait plaisir. Je vais très bien,

merci. Je dois aller travailler, on se parle plus tard.

 

Je glisse mon téléphone dans la poche de mon pantalon et quitte la salle de bain. Je retrouve Dim assis sur son lit, les yeux rivés sur son smartphone.

-        Tu attends une bonne nouvelle ?

-        On peut dire ça, tu te rappelles de Kyle ?

-        Comment l’oublier ?!

-        J’attends de savoir s’il est libre ce soir, pour une petite sortie.

A peine sa phrase terminée, le blackberry de Dim émet une petite sonnerie et la danse de la victoire qu’il entreprend ensuite, me laisse deviner que mon meilleur ami passera sa soirée sans moi.

Dimitri est de très bonne humeur et se prépare pour les cours en poussant la chansonnette. Avant de retourner à la fac nous faisons un petit arrêt chez moi pour que je puisse me changer et prendre quelques vêtements ainsi que mon nécessaire de toilette pour le week-end, que j’ai décidé de passer chez Dim. Je suis heureuse de constater que ma mère est absente. Une fois vêtue de ma jupe bleue plissée et de mon chemisier blanc, je me sens bien plus à l’aise. Nous reprenons le bus et une trentaine de minutes plus tard, sommes assis pour notre premier cours de la journée.

 

A 18H, je prends la direction de la sortie du bâtiment L, les gargouillis de mon ventre me rappellent que je n’ai pas déjeuné, les deux tartines de mon seul repas de la journée, bien que mangées à 11h30 ne m’ont pas suffi. Tout en rejoignant l’arrêt de bus, je pense à un bon hamburger sur un lit de frites bien grasses. Je suis sortie de mes pensées culinaires par une voix d’homme que je ne reconnais pas immédiatement.

-        Salut Kate.

-        Oh ! Salut Liam, que fais-tu là ?

-        Je suis venu te proposer un dîner en tête à tête dans un petit resto du coin. J'ai dû surfer sur l'ordinateur de ma mère pour trouver ton emploi du temps, ce n'était pas une mince affaire !

-        Ce serait avec plaisir Liam, merci.

Le rouge me monte aux joues à la vue de cet homme très attirant qui m'offre un rendez-vous et qui se démène pour me retrouver. Nous montons dans sa voiture, une belle Audi A3 blanche et partons en direction du restaurant. Pendant toute la durée du trajet j’écoute Liam, m’exposer ses théories sur une multitude de sujets. Il est vraiment très intelligent et je m’efforce de bien réfléchir avant de lui répondre, afin ne pas passer pour une idiote, déjà qu’il a neuf ans de plus que moi, alors si en plus je me mets à parler comme une adolescente, il va prendre ses jambes à son cou.

Nous arrivons face à la devanture vitrée de l’Altura Restaurant, et je me rends compte, qu’un petit resto pour Liam signifie pour moi, un endroit où je ne pourrais même pas m’offrir une salade. Un serveur vêtu de noir et d’un tablier rouge brique, nous conduit « au bar », d’où nous pouvons voir les cuisiniers en action. Liam pose une main sur ma cuisse et entame la conversation.

-        J’espère que tu vas aimer, c’est le meilleur restaurant de cuisine italienne de tout Seattle.

-        Je n’en doute pas, vraiment merci, cet endroit est fabuleux.

-        Attend de goûter leurs plats…

Nous choisissons le menu à trois plats et refusons le vin qui l’accompagne. Sous nos yeux ébahis, le chef  Nathan, prépare notre repas avec l’aide de ses cuisiniers. Une vingtaine de minutes plus tard, le serveur qui nous a accueilli nous accompagne dans le salon, l’atmosphère est chaleureuse, la décoration simple mais élégante. Nous prenons place à notre table, celle-ci, ainsi que toutes celles du restaurant est en bois ce qui apporte une petite touche de je ne sais quoi, en tout cas je suis vraiment sous le charme de cette pièce.

Notre entrée arrive, pendant que Liam a les yeux plongés dans le décolleté de mon chemisier. Quand il ouvre la bouche, je m’attends à un compliment de sa part, mais ce qu’il me dit me laisse sans voix.

-        Tu sais, tu serais encore plus désirable sans en dévoiler autant tout de suite ?

-        Je te demande pardon ?

-        Ne te vexe pas, ce n’est pas exactement ce que je voulais dire, mais tu es vraiment jolie et tu n’as pas besoin de mettre un décolleté pour attirer le regard d’un homme.

Je ne sais vraiment pas quoi répondre alors, faute de trouver les mots, je baisse les yeux et regarde avec envie, le plat que le serveur dépose devant moi. Ces petites figues enrobées de bacon me donnent l’eau à la bouche, je jette un léger coup d’œil à Liam qui semble un peu confus et commence à déguster son entrée. Une fois sa dernière bouchée avalée, Liam me regarde droit dans les yeux avant de commencer sa tirade.

-        Écoute, je suis vraiment désolé de ce que je t’ai dit, parfois je parle sans réfléchir, je ne voulais vraiment pas te blesser. Tu es une femme sublime et je donnerais n’importe quoi pour que ce magnifique décolleté me soit réservé. On se connaît depuis à peine vingt-quatre heures que je suis déjà en train de te faire des leçons. Je te promets que c’était la première et la dernière fois que je me permets de telles réflexions. Tu veux bien me pardonner ?

-        Oui, d’accord vous avez le droit à une seconde chance Monsieur Foster. Son sourire me fait craquer et je vois dans son regard qu’il est sincère. Nous discutons de choses et d’autres pendant toute la durée du repas.  J’apprends à mieux connaître Liam, qui me plaît de plus en plus, malgré l’épisode de mon chemisier ouvert de deux boutons de trop.

Une fois nos assiettes terminées, Liam part régler l’addition qui à mon avis doit être salée. Je sors du restaurant et l’attends devant la porte en profitant de l’air frais.

-        Alors mademoiselle Humdown, ce repas était-il à la hauteur de vos attentes ? Liam me rejoint, un sourire illumine son visage et ses yeux verts me regardent pleins d’espoir.

-        Oui, c’était le meilleur repas que je n’ai jamais mangé, tout était exquis et merveilleusement bien présenté, un vrai plaisir pour les yeux et les papilles. Je te remercie pour ce dîner, j’ai passé une excellente soirée.

Sans un mot, Liam se penche en avant, en rapprochant son visage du mien, de plus en plus près, jusqu'à que ses lèvres se plaquent sur les miennes.Il entrouvre légèrement la bouche, son baiser a le goût du chocolat et du café. Je passe ma main gauche dans ses cheveux, tandis que la droite se pose sur le bas de son dos. Liam ressert son étreinte tout en continuant de m’embrasser tendrement mais avec une certaine ferveur. Nous avons besoin de quelques secondes pour reprendre notre souffle, Liam me prend par la main et me reconduit à sa voiture.

-        Que dirais-tu d’une petite balade au parc pour nous aider à digérer ?

-        C’est une très bonne idée, allons-y.

 

Nous longeons le parc, main dans la main, aucun de nous ne parle, peut-être pour ne pas gâcher ce moment paisible et romantique. Celle de Liam ne tarde pas à lâcher la mienne pour se loger dans le creux de mes reins et m’attirer contre lui. Je sens son souffle chaud dans mon cou, puis remonter jusqu'à mes oreilles, pour finir contre mes lèvres.  Ce n’est que notre deuxième baiser et j’ai déjà l’impression que je ne pourrai plus m’en passer. Nous nous allongeons dans l’herbe humide, l’un contre l’autre, sans que nos lèvres ne se quittent. Ses mains commencent à frôler mon ventre, qu’il me caresse du bout des doigts. J’espère en silence qu’il n’essaiera pas d’aller plus loin, je ne suis pas le genre de fille à coucher le premier soir dans un parc public, encore moins pour ma première fois. Je ne peux retenir un soupir de soulagement quand il repasse sa main dans mes cheveux. Je crois qu’il l’a remarqué, car il affiche un léger sourire et pose chastement ses lèvres sur ma joue avant de se mettre sur le dos en appui sur ses coudes. Je prends la même position que lui et plonge mon regard dans le sien.

-        Je devrais peut être rentrer, je passe le week-end chez mon meilleur ami, il doit m’attendre.

-        Je dois m’inquiéter ?   

-        A quel sujet ?

-        Ton meilleur ami.

-        Ce serait plutôt à moi de m’inquiéter, en plus tu es tout à fait son genre.

Nous ne pouvons réprimer un gloussement quand nos regards se croisent.

 

Liam me raccompagne devant la porte de l’immeuble de Dim, m’embrasse une dernière fois, puis me tourne le dos, pour rejoindre sa voiture.

Je frappe à la porte, mais personne ne m’ouvre, je suppose que son rendez-vous se passe on ne peut mieux. Je fouille dans mon sac à la recherche du double des clés que Dim m’a confié, puis ouvre la lourde porte d’entrée. Je me dirige dans la salle de bain où je me démaquille et me brosse les dents, puis enfile mon pyjama jaune canari, un cadeau de ma mère pour mon dix-septième anniversaire. Je rejoins le canapé, allume la télévision et compte les minutes en attendant le retour de Dimitri. Je veux qu’il me dise tout de sa soirée et je veux lui faire part des moindres détails de la mienne. Je suis tiraillée par l'envie d'envoyer un message à mon rencard de ce soir mais je me restreins, je n'ai pas envie de paraître pour une fille qui s'attache trop vite. Les lumières de l'écran plat illuminent la pièce et le son est sans doute un peu trop fort mais je n'y prête pas vraiment attention. Je suis trop occupée à repasser cette magnifique soirée en boucle dans ma tête. J'essaie de me souvenir du moindre détail, de la moindre caresse, de chaque regard enivré que nous avons échangé. Je me demande ce que cet homme brillant de vingt-sept ans et très sollicité peut bien me trouver, moi simple étudiante un peu effacée. J'enlève rapidement cette pensée stupide de mon esprit et me consacre aux bons moments de la soirée. Je crois que je commence déjà à éprouver des sentiments et cela m'effraie, nous nous connaissons à peine et j'ai besoin d'en savoir plus sur lui avant de lui ouvrir totalement mon cœur. Je ne suis pas prête à subir une autre désillusion.

Quarante-cinq bonnes minutes plus tard, Dim claque la porte de son appartement et en me voyant, me saute dans les bras, aussi excité qu’un enfant à Disneyland.

-        Alala Kate il faut que je te raconte, c’était fantastique! Mais tu commences, comment s’est passée ta soirée avec Monsieur l’obstétricien ?

-        Ah non, je veux savoir ce qui te rend de si bonne humeur.

-        D’accord, d’accord je commence. Nous sommes allés au bowling, c’était super, il est vraiment drôle et carrément trop sexy.

-        Dim !

-        Désolé mais c’est vrai, enfin bref tout était parfait, après nous sommes allés dîner dans le resto à côté, la bouffe était infecte mais nous avons bien rigolé, à la suite de quoi, le beau Kyle m’a embrassé! Je me suis senti comme la Belle au Bois dormant après le baiser de son prince, c'était comme dans un rêve.

Dim sautille sur place, puis m’offre une nouvelle danse de la victoire.

-        Une bonne soirée alors ?

-        Tu n’imagines même pas, on doit se revoir demain, enfin si ça ne te dérange pas, je ne veux pas que tu te sentes mise de côté alors que je t’invite à passer le week-end chez moi...

-        Mais non ne t’inquiète pas, lui réponds-je un sourire au coin des lèvres. Je ne veux pas être un fardeau, un obstacle à son bonheur. Dim mérite plus que tout le monde d'être aimé en retour.

-        Tu es vraiment la meilleure amie parfaite, et toi ta soirée ? Je veux tout savoir.

Je me lance dans le récit de mon rencard idéal tout en observant Dim et la joie qui se lit dans ses yeux.

-        Je suis vraiment content pour toi…et pour moi!

-        Sacré Dim.

-        Par contre tu as eu le droit à trois baisers, il faut que je me rattrape demain.

-        Pour ça, je te fais confiance.

 

Mon meilleur ami prend son ordinateur portable resté dans son sac de cours et l'installe sur ses genoux. Il se connecte ensuite sur son compte Facebook et me montre le profil de Kyle Thomson en ne cessant de me répéter, pour chaque photo affichée, à quel point il est charmant et attirant. En effet, ses cheveux bruns frisés retombent légèrement sur son visage carré égayé par un sourire timide et ses yeux noisette envoûtants. Il a de jolies fossettes au creux des joues ce qui est sûrement l'élément qui a fait craquer Dimitri au premier abord. Les photos du jeune homme continuent de défiler lorsque, sur l'une d'entre elles, on l'aperçoit clairement en train d'embrasser une jolie brune qui ressemble fortement à Linda. Dim a un mouvement de recul et semble tomber des nues. Le cliché a été pris il y a un mois de cela sur une plage en Californie comme nous l'indique les informations inscrites à côté de celui-ci. Les deux protagonistes s'étreignent à s'en étouffer et semblent vivre un amour passionnel, un doux coucher de soleil en arrière-plan se reflete sur leur peau dorée. Mon meilleur ami ne les lâche pas de vu et continuer de scruter ces visages comme s'il s'était trompé et que l'homme sur la photo n'était pas le même que celui avec qui il avait passé l'une des plus belles soirées de sa vie.

-          C'est une vieille photo, ça ne veut rien dire, lui dis-je afin de tenter de le réconforter.

-          Mais... Il ne m'a pas dit qu'il était bi ! Déjà que je suis jaloux, si en plus je dois aussi me méfier des femmes, non merci. Il aurait pu m'en parler tout de même. 

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